Quand l’autodérision devient une arme de scène

Bigflo & Oli – INSOLENT #5

Avec INSOLENT #5, Bigflo & Oli ne cherchent pas seulement à teaser une suite : ils annoncent une nouvelle règle du jeu. Le duo, souvent perçu comme trop « gentils pour le rap », retourne précisément ce cliché contre la critique. Comme si l’insolence devenait un camouflage — ou mieux, une revanche.

Plutôt qu’une attaque frontale, les frères toulousains pratiquent un art du tir à l’élastique : ils se donnent du recul, observent, tirent, puis rebondissent sur leur propre image. Dans la musique, le BPM cogne plus droit, les phases bousculent l’étiquette “rap familial”, et l’humour glisse comme une feinte de corps avant un crochet lyrical.

Là où d’autres revendiquent leur arrogance sur fond d’ego-trip classique, Bigflo & Oli posent une insolence réfléchie, presque scientifique : ils savent que leur meilleure provocation est d’être là où on ne les attend pas. Le #5 ressemble alors à un checkpoint : vous nous pensiez finis, sages, rangés ? Mauvaise case.

Ce qui change

  • Insolence assumée, mais jamais gratuite
  • Une structure coup-de-poing, pensée pour la scène
  • Une lucidité acérée derrière chaque punchline

Ce que ça dit

Bigflo & Oli ne défient plus le rap français pour y trouver leur place : ils défient les attentes pour redéfinir la leur. Et si le titre s’appelle INSOLENT #5, c’est sûrement qu’ils ont encore plusieurs niveaux de provocation sous le pied. Game on.