Avec « Big Mama » Guy2Bezbar confirme son goût pour une esthétique où l’intime et l’urbain se croisent
Accueil Musique Album Kaé – Encore demain Il ne cherche pas à briller, ni à rassurer. Kaé est une silhouette. Un souffle. Une vibration qui rôde entre les souvenirs et les silences. À la croisée de l’humain et du spectre, son projet ne s’écoute pas : il se traverse. Ce disque est une nuit. Une vraie. Une de celles où les rues suintent l’incertitude et où chaque virage émotionnel claque comme une porte. Le point de départ est anodin – une console qu’on éteint. Puis vient l’appel du dehors, le saut dans le flou nocturne. Kaé t’embarque sans prévenir dans un périple sensoriel : des clubs moites aux confidences sur des toits, de l’euphorie brute aux phases de vide lucide. Une odyssée urbaine et intérieure, où chaque track marque une étape, un état, une bascule. Mais ce n’est pas qu’un trip nocturne. C’est un exorcisme doux-amer, un miroir tendu à celles et ceux qui refusent de lisser leurs émotions. Dans un monde trop propre, Kaé préfère les fissures. « J’veux pas d’ton monde clean, j’veux l’côté crade », rappe-t-il comme on jette une vérité au visage. Il avance dans la crasse, mais les yeux ouverts. Côté influences, Kaé les rejette autant qu’il les absorbe. Laylow, Louis Armstrong, le rap de niche ou le mainstream : peu importe d’où ça vient, tant que c’est sincère, tant que ça claque. Il pioche dans tous les mondes mais ne se laisse emprisonner par aucun. Ce projet n’est pas un produit. C’est une présence. Une musique qui veille, qui rappelle, qui hante. Kaé ne veut pas qu’on se souvienne de lui. Il veut qu’on se souvienne de soi, grâce à lui.