INTERVIEW Exclusive de MARQUISE & SIX pour VIPZONE

1. INTRO – Installer le cadre

Vous formez un duo atypique : compositeur-producteur aux 12 millions d’albums vendus d’un côté, et artiste complète — chanteuse, DJ, productrice — de l’autre. À quel moment vous avez senti que MARQUISE devait exister ?

Bien avant Marquise, on était déjà meilleurs amis. On s’est vus grandir artistiquement chacun de notre côté, en collaborant ponctuellement sur certains projets. Pendant le confinement, qu’on a passé dans la même maison, on a d’abord joué trois semaines à la PlayStation avant de se rappeler qu’on avait un studio sous la main…

C’est parti presque comme une blague, une récréation, sans aucun enjeu. Même si ça faisait des années qu’on faisait de la musique ensemble, on n’avait jamais vraiment essayé de créer un projet à mi-chemin entre nous deux. On partageait les mêmes influences l’électro sombre, certains courants du rap, et en expérimentant on s’est rendu compte que le mélange des deux créait une vraie alchimie.

Le premier remix qu’on a fait, c’était “Ma Benz” de NTM. On l’a balancé comme ça sans promo, juste pour le fun… et quelques mois plus tard, JoeyStarr le joue en live sur Nova. Là, on s’est vraiment dit qu’il y avait quelque chose à creuser.

2. BLOC I — ADN MARQUISE : la G-House made in France

2. Le dossier parle d’une identité sonore unique, exigeante et sans concession. Comment définiriez-vous la « G-House à la française » dont vous êtes devenus les porte-étendards ?

La France a une vraie culture électro et c’est aussi un des pays où le rap est le plus écouté. Notre idée avec Marquise, c’était de garder cette exigence-là et de mélanger nos influences pour créer quelque chose de vraiment nouveau, un peu en dehors des sentiers battus. Ce n’est jamais simple d’ouvrir une nouvelle voie, mais on sent qu’il y a un public pour ça. On arrive à une époque où une génération entière a grandi avec du rap et de l’électro — DJ Mehdi et d’autres ont ouvert la route. Si la proposition est solide, elle peut parler aux deux. C’est exactement ce qu’on vise.

3. Vous invitez le meilleur du rap français sur vos productions. Qu’est-ce qui fait qu’un artiste est compatible avec l’univers MARQUISE ?

On échange très souvent des vidéos, des sons, des lives de rappeurs très différents. Et parmi tous ces artistes, certains noms qui étaient déjà dans nos entourages se sont imposés comme des évidences, aussi bien sur le plan artistique qu’humain. Et puis, il y a aussi les jeunes loups qu’on a découverts en chemin : des talents qui nous ont conquis tout de suite, sans débat. La qualité de la plume, la technicité, l’aura artistique… tout ça compte, mais on n’a jamais vraiment eu de portrait-robot du MC “Marquise compatible”. On a juste toujours su les reconnaître au moment où nos chemins se sont croisés.

4. Une production MARQUISE, ça commence par quoi : une idée sonore, un rythme, ou une énergie particulière ?

Ce qui revient le plus souvent, ce sont les moods électro plutôt sombres. On commence presque toujours par un kick sur le temps, puis on cherche le son de basse et sa ligne mélodique. À partir de là, on peaufine la rythmique et le sound design. Ensuite, on maquette ce qu’on appelle une “tournerie”, une première ébauche de prod qu’on garde de côté pour proposer des idées aux MCs. Une fois les voix enregistrées, on affine tout, en intégrant aussi les suggestions des artistes, jusqu’à arriver à une version qui met tout le monde d’accord.

3. BLOC II — Le duo : alchimie & méthode

5. Vous venez d’univers très différents : comment s’équilibrent vos rôles en studio ?

DINO : On a vite compris que nos skills se complétaient vraiment. L’expérience de Laura, associée à la mienne en production, rend certains choix — techniques comme artistiques — beaucoup plus évidents. On fonctionne sans rôles figés : il y a une totale confiance entre nous, et au final, on reste deux amis qui aiment faire de la musique ensemble.

LFDV : On a des parcours très différents, mais ça fait 17 ans qu’on fait de la musique ensemble ! Notre équilibre vient surtout de là : on se connaît par cœur, on se fait confiance, et nos visions se renforcent l’une l’autre.

6. Sur les images du dossier (page 1-2), on vous voit dans un univers assez cinématographique. Est-ce que MARQUISE, c’est aussi un storytelling visuel ? (Référence : cadres dorés, mise en scène stylisée du visuel.)

LFDV : Beaucoup voient l’image et le clip comme un outil promo. Pour moi, c’est une extension directe de la musique : créer un morceau et créer des visuels, c’est la même chose, c’est construire un univers de A à Z.

DINO : Avec JayC, qui réalise nos clips et fait partie du processus créatif, l’image arrive très tôt : dès qu’un artiste pose, on réfléchit déjà aux visuels, parfois avant même que le morceau soit terminé. Son et image avancent ensemble, et on a l’intention de mettre en scène chaque titre du projet.

4. BLOC III — Focus sur SIX : la rencontre évidente

7. Pourquoi le choix de SIX s’est-il imposé comme une évidence pour collaborer avec MARQUISE ?

Avec Six, ça a été une évidence immédiate. C’est un excellent rappeur, qui n’a pas peur de passer d’un style à l’autre et d’expérimenter. C’est exactement ce qu’on recherche ; des artistes qui comprennent instinctivement nos prods et qui osent sortir de leur zone. Et puis, de A à Z, on s’est éclaté : la rencontre, le studio, le clip… tout a été fluide. Quand ça matche à ce point humainement et artistiquement, c’est qu’on est avec la bonne personne.

8. SIX, votre parcours montre une vraie capacité à passer du rap à l’afro, puis à l’électro. Comment ce mélange nourrit-il votre collaboration avec MARQUISE ?

SIX : Naturellement ! En plus d’être fou artistiquement – tout comme Marquise je pense – j’aime le feeling humain. Quand ce cocktail prend forme, ça donne forcément une collaboration font on est fiers.

9. Le document évoque votre fond, style et audace. Lequel de ces trois mots vous définit le mieux aujourd’hui ?

L’audace. Le fond et le style sont importants, mais ce qui nous pousse aujourd’hui, c’est la prise de risque : inviter des artistes là où on ne les attend pas, mélanger les énergies, casser un peu les codes. C’est ça qui définit le mieux Marquise.

5. BLOC IV — Création & amp ; production : l’exigence comme norme

10. MARQUISE revendique une musique « sans concession ». Quelles sont vos limites non négociables en studio ?

On a deux critères non négociables. La prod doit déjà tenir en club, même sans voix : c’est notre base. Et la rencontre doit être réelle. Marquise, c’est une histoire d’amitié et de passion, donc on travaille seulement avec des artistes dont on aime l’écriture et l’énergie humaine. Si ça ne fit pas sur ces deux plans, on ne fait pas le morceau.

11. Comment trouvez-vous l’équilibre entre vos influences urbaines, house, expérimentales, sans perdre l’essence du projet ?

LFDV : Selon les titres, on penche un peu plus vers le rap ou un peu plus vers l’électro, mais il y a toujours un pourcentage des deux. On aime sincèrement des musiques très différentes. Et je pense comme Duke Ellington : il n’y a que deux styles de musique : la bonne et la mauvaise. Chez nous, le critère est simple : si tout le monde kiffe dans la pièce, c’est qu’on est dans la bonne direction.

12. Votre identité semble fusionner héritage du rap, élégance house et sens du spectacle. Quel est le secret pour garder une cohérence artistique dans tout ça ?

Avoir une vision claire. On sait ce qu’on veut : de la puissance, de l’élégance, et une esthétique club sombre et raffinée. Tant qu’on garde ce fil conducteur, tout reste cohérent. les artistes arrivent avec leur univers ; notre rôle, c’est de créer un terrain où leur identité peut s’exprimer tout en respectant l’ADN Marquise.

6. BLOC V — Ambition & amp ; avenir

13. Vous avez déjà collaboré avec de grandes figures (Youssoupha, Kery James, Seth Gueko pour LFDV). Quelle est la prochaine étape pour MARQUISE ?

LFDV : Continuer à construire une identité forte. Sortir des titres régulièrement, des remix aussi, inviter des artistes qui comptent, et installer une vraie scène autour de la G-House française. Beaucoup d’artistes nous ont déjà suivis, on est très heureux des morceaux qu’on a. On a aussi envie d’amener le projet sur scène avec un format hybride : performance, DJ set, invités… quelque chose de vivant.

14. À quoi ressemblera le futur de la G-House à la française dans trois ans ?

Plus riche, plus large, plus assumée. Il y a un vrai terrain à explorer, et de plus en plus d’artistes s’y intéressent. Si on peut contribuer à ouvrir la voie et montrer que cette esthétique a sa place, on aura déjà gagné quelque chose.

15. Si vous pouviez choisir un rêve de collaboration ultime, qui serait autour de la table du studio MARQUISE ?

DINO : Honnêtement, il y a plusieurs rappeurs qu’on aimerait inviter sur Marquise, et le plus excitant, c’est qu’on a déjà des très grosses pointures qui nous suivent.On ne peut pas tout dévoiler, mais certains noms vont surprendre.

LFDV : Et puis, à terme, on aimerait aussi faire vivre l’univers autrement, avec des remixes par de grands producteurs électro. En France, quelqu’un comme Vladimir Cauchemar serait parfaitement pertinent pour pousser encore plus loin l’ADN Marquise. Il a cette capacité à mélanger le brut, le club et le mystique : c’est un langage commun.

7. OUTRO — Questions signature

16. Quelle est la phrase qui résume le mieux ce que MARQUISE apporte à la musique française ?

La génération rap et la génération électro, aujourd’hui, c’est la même. Marquise pose la bande-son de ce moment hybride.

17. SIX, si vous deviez résumer MARQUISE en un seul mot, lequel choisiriez-vous ?

SIX : INCROYAUX.

18. Et vous, MARQUISE : quel est le mot qui résume SIX ?

Audacieux et intuitif. Il n’a pas peur de sortir de sa zone, et c’est exactement ce qu’on aime chez lui.