Quand la joie devient un art de résistance

NAZA – MASTA DÉGÂT

Il y a des albums qui amusent la foule, et d’autres qui racontent pourquoi on continue à sourire malgré tout. Masta Dégât, c’est le second. Naza, fidèle à son ADN solaire, signe ici un projet qui dépasse la simple envie de “faire bouger” — il en fait une philosophie de vie, un bouclier contre la grisaille, un hymne à la légèreté consciente. Sorti le 30 octobre 2025, cet album marque une mue : Naza ne se cache plus derrière le rire. Il s’en sert pour raconter la fatigue du succès, la nostalgie des débuts, les amitiés ébréchées, l’amour qui répare… et la scène qui sauve. C’est le disque d’un artiste qui veut rester vrai dans un monde qui préfère les masques.

Une rumba devenue universelle

Le son de Masta Dégât est plus large, plus texturé. L’afrobeat y dialogue avec la pop, la rumba congolaise flirte avec le zouk digital et la trap douce. Naza y trouve une zone médiane : entre le rire du quartier et la sagesse du voyageur.
Chaque morceau est un petit film :

  • des refrains qu’on chante avant même de les connaître,
  • des mots simples mais habités,
  • des prods qui sentent la fête, la sueur et le cœur.

Une fraternité sonore

Là où d’autres multiplient les featurings pour le chiffre, Naza le fait pour le langage commun : Dystinct apporte la sensualité, Genezio la mélancolie urbaine, CNN Alliga et Tuta Selo la chaleur des diasporas. Le tout forme un patchwork afro-franco qui sonne comme une conversation sans traducteur.

L’esprit “Masta”

Ce mot n’est pas choisi au hasard. “Masta”, dans l’univers Naza, c’est le pote, le frère, l’âme qui t’épaule quand tout vacille. L’album se lit donc comme une conversation entre Naza et ses mastas — la rue, la scène, les siens.
Masta Dégât, c’est un toast levé à la complicité, au partage, à la bonne humeur qui soigne. Même quand la vie fait des dégâts.

Naza ne cherche pas à se réinventer : il réaffirme son pouvoir émotionnel, celui de transformer le quotidien en groove et les blessures en refrains.
Masta Dégât est un album à écouter fort, mais surtout à vivre.
Un disque qui fait danser les cicatrices — et c’est peut-être ça, la vraie force du bonheur.