Il y a des titres qui intriguent dès qu’on les lit. « On s’en rappellera pas » fait partie de ceux-là
Avec « Big Mama » Guy2Bezbar confirme son goût pour une esthétique où l’intime et l’urbain se croisent
Avec « Big Mama » Guy2Bezbar confirme son goût pour une esthétique où l’intime et l’urbain se croisent
Accueil Musique Album oboy – Mafana 2 Cinq ans après un premier Mafana devenu culte, OBOY revient avec Mafana 2, une suite condensée en 5 titres mais pensée comme une capsule estivale. Court, intense, moite — le projet a la texture d’un coucher de soleil tropical où les ombres s’allongent sur des sentiments flous. Mafana 2 n’est pas une redite. Là où le premier volet baignait dans une torpeur mélancolique et lascive, ici, OBOY explore des nuances plus légères, presque sensuelles, sans jamais se trahir. On y retrouve sa signature : un flow cotonneux, des toplines presque murmurées, et cette capacité à dire peu, mais à dire juste. C’est le même monde, mais vu depuis un hamac. L’arrivée de SCH sur « Saint Laurent » apporte une gravité élégante, une noirceur sous contrôle, là où OBOY joue la distance. Tayc, lui, éclaire « Jolie Go » d’un groove romantique taillé pour l’été, mais c’est encore OBOY qui donne la teinte, mi-désinvolte, mi-sincère, toujours un pied dehors. Plutôt que de se fondre dans l’univers de ses invités, OBOY les tire dans le sien. Chaque collaboration devient un terrain de contraste, le rugueux et le doux, le solaire et l’opaque, l’amour et le désamour. En 12 minutes à peine, OBOY réussit à proposer un projet cohérent, unifié par une direction artistique précise : ambiance moite, tempo ralenti, production épurée. On ne trouve ici ni démonstration technique, ni tubes à la chaîne, mais plutôt une série de sensations, comme des polaroïds sonores d’un été flou, vécu au ralenti. Mafana 2 est moins un projet à consommer qu’à ressentir. Il s’écoute les yeux fermés, en voiture ou dans un aéroport, entre un départ et un retour, entre deux amours peut-être. Un disque à vivre dans les interstices. Avec Mafana 2, OBOY ne cherche pas à crier son retour. Il siffle doucement dans notre oreille, et c’est souvent comme ça qu’on marque le plus.