« Dégât », quand la bonne humeur cache des secousses profondes

NAZA – Dégât

Avec son projet intitulé Dégât, NAZA revient moins pour faire danser que pour faire sentir. Ce nouveau projet, sorti le 18 juillet 2025, condense en neuf morceaux toute l’ambiguïté d’un artiste qui oscille entre rire et rage douce, entre amour de la vie et fatigue d’en porter les excès. Ceux qui attendent un festival de refrains dansants seront peut-être surpris, Dégât n’est pas une simple playlist estivale. Le titre lui-même annonce la couleur ici, on parle des dégâts intérieurs, des dommages collatéraux d’une vie exposée, entre succès public et solitude privée. NAZA garde bien sûr son sens de la formule, sa voix joviale, sa chaleur naturelle… mais il glisse partout des fissures émotionnelles, des questionnements sur le couple, le temps qui passe, la loyauté, le prix à payer.

Musicalement, le projet se situe à la croisée des genres : rumba modernisée, pop urbaine, afrobeat introspectif… Mais tout est arrangé avec une sobriété nouvelle. Ici, les instrus ne cherchent pas à faire danser à tout prix, elles laissent l’espace au texte, à la voix. C’est la musicalité du cœur, plus que celle des clubs. Sur C’est toi, l’un des moments forts du projet, NAZA évoque un amour obsessionnel sans jamais tomber dans le cliché. Sa manière de dire « je t’aime » reste unique, mi-sérieux, mi-rieur, mais jamais léger.

Ce qui fait la force de Dégât, c’est ce grand écart maîtrisé entre deux NAZA :

  • celui du bon vivant qui fait chanter les foules
  • et celui du mec posé, blessé peut-être, mais lucide.

Et c’est dans cette tension que naît quelque chose de rare : un projet qui peut tourner dans ta voiture en vacances et t’arracher une pensée profonde quand tu l’écoutes seul, casque sur les oreilles.

Avec son dernier projet intitulé Dégât, NAZA signe l’un de ses projets les plus personnels. Il prouve qu’on peut être un entertainer sans jamais cesser d’être un homme vrai. Pas besoin d’en faire trop pour toucher, il suffit de dire les choses avec le bon ton. Et NAZA le maîtrise désormais à la perfection.