Dans ce projet, Leto ne “rappe” pas la rue, il institutionnalise la rue

LETO – THUG CEREMONY

Thug Ceremony n’est pas un projet de Leto. C’est un rituel initiatique. Dans ce projet, Leto ne “rappe” pas la rue — il institutionnalise la rue. Il transforme les codes du bitume en protocole sacré. Ce n’est plus seulement le thug qui survit. C’est le thug qui officie.

Chaque mesure ressemble à un geste précis d’une cérémonie secrète :
les 808 deviennent des gongs, les punchlines deviennent des serments, les collaborations deviennent des témoins. On n’est pas dans la nostalgie du ghetto — on est dans la légitimation du ghetto.

La rue n’est plus un décor : elle devient un temple.

Et Leto, ici, agit comme le maître de cérémonie qui te montre comment passer du statut de “type du quartier” au statut de “figure d’ordre parallèle”.

Le message implicite du projet c’est ceci :

“on ne demande plus la validation des autres — on crée notre propre liturgie.”

Thug Ceremony n’est pas un album “dur”. C’est un album solennel dans la dureté. Un livre de prières incandescent pour ceux qui veulent monter par eux-mêmes,
sans effacer leur ADN.