L’album de WERENOI nous fait voyager par sa vérité poétique et ses prédictions troublantes

WERENOI – Telegram

Après un premier disque éponyme dont les compositions, traversées poétiques et réalistes ont mordu le public à grands coups de canines, le groupe bordelais Télégram explore de nouvelles zones, avec 12 chansons aux accents rock, hip-hop, blues ou trip hop, magnifiés par des instruments venus de toutes les latitudes.


Cet album nous mène dès la première écoute vers d’autres possibles, par sa vérité poétique et ses prédictions troublantes :
Une version très personnelle de la Chanson de Prévert, de Serge Gainsbourg, vient convoquer nos souvenirs sur la toile tendue du temps. On traîne nos états d’âme dans les dédales de notre Capital[e], pour partir ensuite, les poumons amples, sur la Route 666, en quête de cette inestimable liberté. En septembre un parfum d’anarchie nous téléporte dans les ruelles d’Exarchia, grouillant quartier athénien, aux murs sculptés par le vent de la révolte. Le soleil se cache sous un triste visage. On laisse venir La nuit, noircies des mots d’amour, au crayon gris. À la mémoire de nos vaincus. Puis c’est la traversée. Global Fantasy. On lance des appels à ces personnes au large. Le silence se fait. Les sirènes nous pressent vers les abysses. Des lueurs étranges tiennent place aux étoiles. Reprenant pied, une Terre minée par la folie des Hommes, désolée, nous fait face. Qu’elle est toxique, ma Galaxie. Notre empreinte est carbone, coulée dans le béton. Mutation irréversible ? Sur un autre méridien, le son d’une Milonga de Buenos Aires nous exhorte : dansons sous la pluie, domptons les orages. Rêvons. Encore et malgré tout.