Accueil Musique Album Kojey Radical – Don’t Look Down Avec Don’t Look Down, Kojey Radical ne signe pas simplement un deuxième album, il façonne une expérience de vertige intérieur. Là où Reason to Smile respirait la fierté et la célébration identitaire, ce nouveau projet prend le risque du doute : celui de l’homme qui avance sur un fil, conscient qu’un pas mal assuré peut le faire chuter, mais décidé à regarder droit devant. Un disque sur l’équilibre fragile La force de l’album réside dans son double mouvement : une montée en puissance musicale (où le grime et le hip-hop nerveux font exploser les enceintes) et une descente vers l’intime (où la soul et le jazz ouvrent des espaces de vulnérabilité). Kojey semble constamment balancer entre le besoin d’affirmer sa place et l’envie d’avouer ses failles. Un héritage qui se transforme Plutôt que de brandir la figure paternelle comme un symbole figé, Kojey l’interroge : qu’est-ce qu’hériter, si ce n’est inventer une nouvelle façon de transmettre ? Dans Baby Boy, il ne parle pas seulement à son enfant, mais aussi au “fils intérieur” qu’il reste encore — celui qui cherche à réconcilier l’homme et l’artiste. La pluralité comme manifeste Don’t Look Down ne se contente pas d’être éclectique : il assume la fragmentation identitaire. En glissant du ska au R&B, du spoken word au gospel, Kojey revendique un refus des étiquettes. C’est un album qui brouille les genres pour montrer qu’il n’existe pas de trajectoire linéaire, seulement des virages, des réinventions. Une esthétique du risque Tout au long de l’écoute, on a la sensation que Kojey cherche à capturer l’instant fragile avant la chute. Chaque titre devient comme une photographie suspendue, une tentative de garder l’équilibre là où la gravité menace. L’album ne se vit donc pas comme une collection de morceaux mais comme une mise en scène du danger de grandir. 👉 En clair, Don’t Look Down n’est pas qu’un disque : c’est une philosophie du vertige. Kojey Radical y redéfinit ce que signifie “tenir debout” quand le monde attend de vous force et certitude, mais que l’on choisit de montrer aussi ses tremblements.