Accueil Musique Album Benjamin Epps – APRÈS LE SACRE Avec « Après le Sacre », Benjamin Epps signe un projet court, mais brûlant comme une confession à huis clos. On connaissait l’Epps conquérant, celui qui grimpe les marches du temple en proclamant son excellence. Ici, on découvre l’homme qui redescend les marches, seul, une fois les projecteurs éteints.Et c’est dans cette obscurité nouvelle qu’il délivre son projet le plus intime depuis longtemps. “Après le Sacre”, ce n’est pas la célébration de la victoire :c’est le moment où l’on réalise que la couronne pèse plus lourd que prévu. Un EP comme une salle d’interrogatoire intérieure Benjamin Epps ne rappe plus pour convaincre : il rappe pour comprendre.Comprendre ce que signifie être respecté, attendu, critiqué, observé.Comprendre le prix de la trajectoire, le coût mental, l’addition émotionnelle. Chaque morceau agit comme une clé qui ouvre une chambre différente de son palais mental : 🔸 “Un euro” — la valeur symbolique minimale, qui devient métaphore du doute :Que vaut-on vraiment dans un monde qui met un prix sur tout ? 🔸 “Adieu l’été” — la fin des jours simples, l’entrée dans la saison adulte où les responsabilités remplacent l’insouciance.Le morceau sonne comme la dernière lumière d’un soleil qu’on ne verra plus de la même façon. 🔸 “Quelle heure il est” — le temps comme adversaire :être en avance, en retard, ou juste au mauvais endroit à la bonne minute.Epps y parle comme quelqu’un qui sent que chaque seconde compte maintenant. 🔸 “Tout se paie” — la facture finale, émotionnelle, sociale, artistique.Un titre qui n’accuse personne : il constate.La grandeur a un prix, la lucidité aussi. Un projet court mais dense, exactement comme un verdict Benjamin Epps ne s’étale pas.Il concentre.À l’image d’un boxeur qui connaît la puissance des coups courts, il utilise l’EP comme une déclaration chirurgicale, où chaque phrase doit toucher au plexus solaire. Le format « court » ne montre pas un manque, mais une volonté de ne livrer que le nécessaire.Un artiste en contrôle, pas en démonstration. Après le sacre… commence le réel Dans la mythologie des rois, le sacre n’est pas la fin. C’est le premier jour où l’on doit assumer son rang, faire face aux responsabilités, porter le poids du regard du peuple. Benjamin Epps se confronte exactement à cela : le doute d’après, l’exigence d’après, la solitude d’après. “Après le Sacre” n’est pas une suite. C’est une mue. Une entrée dans une nouvelle ère où Epps regarde sa couronne non plus comme un trophée,mais comme un outil qui façonnera tout ce qu’il créera ensuite. Le meilleur Epps n’est pas celui qui a été sacré. C’est celui qui se demande ce qu’il doit faire de cette couronne.** Avec ce projet, Benjamin Epps ne hausse pas le ton.Il baisse le masque.Et c’est peut-être dans cette fragilité affirmée que se trouve sa vraie puissance. Partager : Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X J’aime ça :J’aime chargement…