Il y a des titres qui intriguent dès qu’on les lit. « On s’en rappellera pas » fait partie de ceux-là
Avec « Big Mama » Guy2Bezbar confirme son goût pour une esthétique où l’intime et l’urbain se croisent
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Accueil Musique Album Gunna – The Last Wun Gunna – The Last Wun : la lettre d’adieu avant la mue Dans le rap américain, certains projets ressemblent à des cartes postales envoyées depuis une époque révolue. The Last Wun en fait partie. Ce n’est pas juste un album, c’est le testament d’un cycle : celui de Gunna au sein de Young Stoner Life, maison qui l’a vu éclore, exploser… et vaciller. Une porte qui se ferme Sorti le 8 août 2025, l’album se déploie sur 25 morceaux. On pourrait croire à une démesure gratuite, mais il y a dans cette longueur un besoin d’épuiser le sujet, de dire tout ce qui restait coincé dans la gorge avant de tourner la page. Ce n’est pas une tracklist, c’est un inventaire émotionnel : fierté, amertume, loyauté, distance. Des featurings comme des escales Offset, Burna Boy, Wizkid, Asake… Chacun de ces invités n’est pas là pour remplir un quota, mais pour élargir le spectre. Offset apporte la précision d’un vieux partenaire de route, Burna Boy insuffle une chaleur afro-fusion qui contrebalance les ombres, Wizkid déroule une sérénité sucrée, et Asake injecte cette urgence mélodique typique de Lagos. Gunna joue l’architecte, laissant à chacun un espace sur mesure. “Won’t Stop” et “Prototype” : les messages codés Sur Won’t Stop, un piano grave et des basses disciplinées portent un mantra de résilience : continuer malgré les balles perdues, qu’elles viennent des haters ou d’anciens alliés. Prototype pousse plus loin, avec un pic bien placé envers un tweet de Young Thug. Ce n’est pas un diss frontal, c’est un mot glissé dans la marge, pour ceux qui savent lire entre les lignes. Un album en forme de clair-obscur The Last Wun n’est ni entièrement sombre ni complètement solaire. Il oscille, comme Gunna lui-même aujourd’hui, entre gratitude pour le passé et impatience pour l’après. Il y a cette impression qu’il s’éloigne d’un port familier pour prendre le large, sans savoir si l’océan sera calme ou agité. Pourquoi cet album compte Ce n’est pas le plus révolutionnaire de sa discographie, mais c’est sans doute le plus significatif. Il marque la fin d’une ère et amorce un virage, en laissant volontairement des questions sans réponse. L’absence de Young Thug sur le projet est en soi un chapitre silencieux, lourd de sens.